CRITIQUE D'EXPOSITION : LES TROISIEMES S'EXPRIMENT AU LFI TOKYO
Dans le cadre du cours d’Arts Plastiques, l’ensemble des élèves du niveau de 3ème du LFI Tokyo ont réalisé des unes de presse. Ils étaient encadrés par leur professeur d’Arts Plastiques, Monsieur Stéphane LEROUX.
Après notre article sur l’exposition de ces dessins dans le hall du bâtiment secondaire (à lire ici), nous vous proposons de retrouver les critiques d’art de quatre élèves de 3ème de l’établissement. Ces collégiens ont eu à émettre un jugement argumenté sur les différentes œuvres choisies et sur le sens donné à cette exposition.
Merci à Isaura P., Yasmine E., Naoko S. et Ema B. pour ces deux textes.
Bonne lecture et bon week-end.
Critique 1 : Naoko et Ema
« Le mercredi 31 mars, des travaux d'arts plastiques d'élèves de 3ème ont été exposés dans le hall d'entrée du secondaire.
Toutes ces œuvres ont été réalisées sous des contraintes particulières : chaque élève devait choisir un extrait d'articles de presse, sur un sujet de leur choix, qu'ils ont ensuite illustré sur une feuille de papier A3.
L’arrangement des différents travaux selon leurs formats (paysage ou portrait ) est bien organisé et plutôt esthétique. Il aide à mettre en valeur les dessins choisis.
Si l’on se concentre sur les travaux, on peut aussi remarquer un effet de dégradé, du noir (ou des couleurs plutôt sombres ) au rose, allant de droite à gauche, ce qui donne un résultat agréable à l’œil. Ce dégradé n’est pas perceptible au premier regard, mais il permet de rendre le tout bien plus harmonieux.
Au delà de sa forme, les choix parmi les sujets abordés dans les travaux sont également très intéressants : on retrouve tout aussi bien des dessins parlant d’un même événement ( l’atterrissage de Neil Armstrong sur la Lune ) ce qui nous permet de voir différents points de vue sur celui-ci, mais on trouve également des travaux évoquant des sujets plus divers et variés : écologie, féminisme ( roit à l’avortement), faits divers, propagande, les abandons d’animaux domestiques... par exemple. Cela permet aux personnes qui viennent observer cette exposition de regarder ce qu'elles préfèrent ou encore de se renseigner sur des sujets variés. Les élèves dénoncent ainsi certaines causes qui leur tiennent à cœur, ce qui, encore une fois, rajoute un plus à leurs travaux.
Enfin, pour conclure, la disposition des travaux est bien organisée et le choix des sujets évoqués par les dessins est très réfléchi et captivant; nous vous invitons volontiers à venir les observer pendant vos temps libres.
Venez nombreux ! »
Critique 2 : Isaura et Yasmine
« Après avoir vu défiler des myriades d’expositions, le hall d’entrée du secondaire accueille à présent l’exposition “DESSINS DE PRESSE” des élèves de troisième : un projet pas comme les autres…
C’est sous l'œil attentif de leur professeur que les élèves ont pu exprimer leur opinion face à des sujets, parfois controversés.
La résistance, la politique, l’écologie, la vie en société, …, autant de thèmes que nos camarades ont pu s’approprier.
Ce travail avait pour but de faire comprendre aux élèves comment ils pouvaient caricaturer, prendre parti, dénoncer, et ce, à partir d’un simple article de presse : un exercice formateur pour les futurs citoyens qu’ils deviendront.
Être témoins d’une œuvre, d’une exposition, c’est apprendre à l’observer et à la critiquer. Nous, élèves de troisième, avons pu participer à ce projet : notre rôle à présent est de se détacher de cette réalité pour vous présenter une critique d'exposition…
Prêt(e) pour un voyage inattendu au cœur de la presse, comme vous n’en n’avez jamais connu !
Au premier abord, nous pouvons voir que les commissaires d’exposition ont réfléchi à une disposition harmonieuse des couleurs.
Plus l’on porte notre regard vers la gauche, plus les teintes deviennent chaudes et les œuvres semblent dénoncer de manière intensive certains sujets (par exemple, l'incinération, représentée par des flammes).
A l’inverse, à l’extrémité droite du mur, les oeuvres restent assez neutres et sont liées par une même couleur dominante: le noir.
Ainsi, ces contrastes permettent de produire un dégradé de couleurs qui nous fait penser à
une vague transportant les émotions, comme le passage de l’amour à la haine ou du calme à la tempête. Le spectateur se laisse emporter par cette vague visuelle autant que par cette vague émotionnelle.
La disposition des affiches nous montre que les commissaires d’exposition ont souhaité créer un dynamisme entre les positions verticales et horizontales des œuvres, qui attire immédiatement le regard du spectateur!
Nous nous félicitons du choix des œuvres exposées et de leur diversité qui en émane, que ce soit dans la conception des œuvres comme dans les sujets traités.
Les différentes langues dans lesquelles sont écrits les articles permettent d’exprimer la diversité de cultures, de pensées, de réflexion. Au travers de ce panorama d'œuvres, le LFI Tokyo mérite bien son image d’établissement scolaire fier des différences de chacun.
Cette mise en scène, bien que réussie, nous laisse toutefois un petit arrière-goût mitigé sur quelques détails.
Par exemple, nous pouvons constater que notre regard se porte exclusivement sur les œuvres à couleurs foncées (notamment à droite du mur). Le fait de les regrouper permet d’attirer le regard en les plaçant sur une sorte de premier plan; les autres œuvres apparaissent quelque peu “délaissées” du fait de leurs teintes claires.
N’aurait-il pas été plus judicieux de disposer les œuvres en alternant une œuvre aux teintes foncées à côté d’une œuvre aux teintes claires? Cette succession aurait sans doute permis de créer un contraste susceptible de faire ressortir davantage chaque œuvre.
Ensuite, une dynamique aurait également pu être créée en diversifiant les emplacements entre les œuvres positionnées en mode portrait et celles en mode paysage, au lieu de regrouper, de manière trop classique et conventionnelle sans doute, plusieurs de la même catégorie.
Nous constatons par exemple que, vers la gauche, il y a davantage d'œuvres à l’horizontal alors que vers la droite, au contraire, il existe plus d’hétérogénéité de positionnement : cette dichotomie crée un déséquilibre qui pourrait devenir gênant lors de la visualisation.
Pour autant, ces légères imperfections ne retirent rien à la qualité globale de ce projet, qui nous a beaucoup plu. Le thème retenu était une riche idée: pouvoir critiquer les articles de presse qui nous entourent est une véritable liberté et force est de constater que cette liberté s’est remarquablement exprimée - et ressentie- dans la diversité et la créativité des œuvres exposées. »