YOMOGI, UN SANCTUAIRE SHINTO A TOKYO
A proximité du lycée français international de Tokyo se trouve un sanctuaire shintô créé il y a plus de cent ans : Yomogi jinja. Des élèves s’y sont rendus récemment après avoir étudié l’histoire de la religion shintô en classe dans le cadre de l’adaptation des programmes scolaires au pays d’accueil. Dix élèves de 5ème B nous font découvrir ce sanctuaire par la plume et par le dessin.
"Le sanctuaire Yomogi se voit depuis la rue grâce à un grand torii en pierre. Ce portique signifie qu’il y a une séparation entre le monde terrestre et le monde spirituel. A droite et à gauche des piliers, il y a deux statues de renard en pierre. Ce sont des gardiens et des messagers de la déesse Inari, divinité de la fertilité et des moissons du riz. Plus loin dans l’allée, on voit deux statues de lions - les komainu - qui protège le lieu des mauvais esprits. A droite de l’entrée se trouve un chozuya, bassin de pierre pour se purifier : d’habitude, on s’y lave les mains et la bouche avec un hishaku, une louche en bambou. Mais à cause de la Covid 19, l’eau ne coule plus.
Des escaliers de pierre permettent d’avancer au milieu d’un jardin bien entretenu et entouré d’arbres. Le nom de Yomogi signifie d’ailleurs « Quatre arbres » mais il y en a beaucoup plus. Un arbre en particulier était entouré d’un shimenawa, une corde de paille avec des papiers blancs qui veulent dire qu’il y a un kami, une divinité, dans l’arbre. On arrive devant un premier bâtiment tout en bois avec une grande porte. C’est le haiden, une salle extérieure. On peut s’abriter là. De chaque côté de la porte deux lanternes de pierre – des ishidoro - décorent l’endroit. Elles ont cinq parties qui symbolisent, de bas en haut, la terre, l’eau, le feu, le vent et le ciel. Ce sont des lanternes bouddhistes même si le sanctuaire est shintoïste. Au Japon, on mélange souvent des éléments de ces deux religions. C’est le syncrétisme. On peut voir un exemple sur un noren - un tissu mauve au-dessus de la porte – qui a deux svastika, un symbole indien et bouddhique à ne pas confondre avec la croix gammée nazie qui est dans le sens inverse.
Derrière ce premier bâtiment, il y a un autre appelé le honden, le lieu sacré du sanctuaire principal. Un petit escalier en bois conduit à une porte fermée derrière laquelle il y a un miroir. On ne peut pas y entrer mais on peut faire sonner le suzu, une cloche qui permet de dire aux dieux que l’on est venu prier. Comme nous sommes des élèves d’une école laïque, on n’a pas fait sonner la cloche et on n’a pas prié. On n’a pas mis non plus de l’argent dans le saisen-bako, un coffre de bois. Par contre, on a regardé les offrandes qui étaient posées devant le honden : il y avait sur des plateaux du riz, de l’eau, du saké, du sel, des fruits, des légumes et des feuilles.
Le jour de la visite du temple, il y avait une cérémonie shintoïste. Deux prêtres – des kanmushi – étaient en train de prononcer des prières par cœur. C’était très impressionnant. Ils étaient habillés avec des kimonos très beaux et portaient sur la tête un chapeau noir, un eboshi. Dans les mains, ils tenaient un shaku, une baguette de bois large qui montre qu’ils sont des prêtres. Quand ils ne récitaient pas les prières, un assistant habillé tout en blanc tapait sur un tambour. Assis devant le tambour et les prêtres, il y avait quelques personnes qui priaient ou écoutaient. Nous, nous avons regardé en restant debout, pris des notes et fait des dessins des personnages et des endroits intéressants. Puis nous sommes rentrés au Lycée avec notre professeur d’histoire M. SEGUELA et Mme FONTAINE, professeure de français. En partant, nous avons remercié le responsable du sanctuaire qui nous a permis de voir tout cela et d’apprendre beaucoup de choses sur le shintoïsme."
Texte écrit par Iris BAYON DE NOYER, Ema BOUCHET, Paul BOURBIGOT, Misaki CHANGEON, Hugo HURE, Joann INO, Lin JALABERT, Clara KWINTNER, Amélie LE BOIS et Alicia LE KOJIMA (élèves de 5e B)
Ci-dessous, quelques illustrations de nos élèves :