50 ANS DU LFI TOKYO : J - 11
En guise d'apéritif pour le livre du cinquantenaire de l'établissement, nous vous proposons aujourd'hui, mardi 16 mai 2017 de pouvoir vous délecter - en français et en japonais - du premier chapitre de cet ouvrage appelé Pré-histoire.
Bonne lecture et à demain...
~1967 : LA PRÉHISTOIRE
Au début des années cinquante, des religieuses, les Auxiliatrices du Purgatoire d’Ichigaya dirigées par Mère SAINT-LOIC, acceptent de s’occuper d’un jardin d’enfants, à la demande de Français expatriés au Japon. Le “Cours Saint-Louis” accueille alors les enfants dans des locaux loués en ville, jusqu’à la classe de 10ème.
A cette époque moins de 1000 Français habitaient le pays et la moitié d’entre eux étaient des religieux.
En 1954, l’École Française de Tokyo - la “Petite École Française” selon la dénomination administrative en cours à l’époque - est mise en place pour offrir une scolarité conforme aux programmes de l’Éducation nationale. Les cours sont dispensés dans les locaux de l’Institut Franco-Japonais, fondé en 1952 et qui ne fonctionnait que le soir les premières années. L’école, qui emploie alors 10 personnes dont 4 religieuses, vit essentiellement de ses propres revenus (écolages et dons).
En 1964, les Jeux Olympiques de Tokyo n’étant certainement pas étrangers à un nouvel afflux d’expatriés, la “Petite École Française”, toujours hébergée dans les locaux de l’Institut, grossit, génère des besoins accrus en locaux et surtout en enseignants et atteint ses limites.
Les locaux sont exigus et doivent être libérés tous les jours à 15 heures pour les cours du soir. Il n’y a pas de cour de récréation ni de cantine, ce qui oblige les élèves à apporter leur déjeuner tous les jours. La concentration d’élèves de classes et d’âges différents à l’Institut pose des problèmes quotidiens. D’autre part, à partir de la 4ème, l’école n’assure qu’un enseignement partiel, complété par des cours par correspondance. “Ceux qui passaient le baccalauréat, dépendaient de l’académie de Saïgon” précise Emmanuel PRAT.
Les écoles étrangères de Tokyo scolarisent autant d’enfants français que l'École Française, tandis que certains Français expatriés se séparent de leurs enfants qu’ils choisissent de laisser en Europe le temps de leur séjour au Japon. Dans un tel contexte, les entreprises françaises installées au Japon ont du mal à faire venir leurs salariés, qui refusent de s’installer au Japon motivés par les contraintes liées à l’éducation des enfants.
Dans ce contexte, on rapporte que M. ST LOUP, patron de TEIKOKU SANSO et pilier de la communauté française au Japon de l’époque, adresse à l’Ambassadeur, le 23 décembre 1964, une note dans laquelle il plaide en faveur de la création par l’État d’un établissement scolaire français au Japon.
Note de M. ST LOUP (de Kobe) 23 décembre 1964 - extrait
LE DÉVELOPPEMENT DES RELATIONS FRANCO-JAPONAISES ET L'ÉDUCATION DES ENFANTS
Le développement des relations entre la France et le Japon ne sera possible que lorsque des Français pourront résider de façon stable au Japon.
La stabilité de la résidence au Japon des familles françaises ne peut se concevoir sans certaines facilités pour l’éducation et l’instruction des enfants dans la langue et les coutumes de leur pays.
La dispersion des familles françaises soit dans la zone urbaine de Tokyo soit dans les autres villes du Japon ne permet pas de prendre en considération la solution de l'externat.
La seule solution possible est la création d'un établissement scolaire ne recevant que des pensionnaires. Son emplacement géographique pourra alors être choisi de manière à donner aux enfants une atmosphère favorable à leur santé physique et leur éviter les fâcheuses influences des grandes zones urbaines.
De tels emplacements existent à une distance raisonnable de Tokyo et les parents, qu'ils résident dans la capitale ou dans la zone du Kansai (Kobe, Osaka, Kyoto) pourront en quelques heures aller visiter leurs enfants.
Un établissement important tel qu'un lycée français n'est pas à envisager mais la création d'une école mixte pouvant recevoir 120 à 180 élèves ne devrait pas présenter de problèmes insurmontables. Cette école devrait être organisée en prenant pour exemple les internats privés Suisses et devrait être payante. Les parents ou les sociétés qui les emploient trouveraient certainement plus économique de contribuer à l'École française au Japon que d'avoir à supporter les frais entraînés par une éducation en Europe.
En outre, une aide indirecte pourrait probablement être obtenue, par voie de réciprocité, de la part du Gouvernement japonais. En effet, le problème des Japonais en Europe est analogue à celui des Français au Japon.
Un jeune Japonais qui a fait des études primaires et secondaires en Europe a l'avantage de connaître à fond une langue étrangère mais quand il retourne dans son pays, il a le handicap encore plus grand d'avoir une connaissance incomplète de sa langue et surtout de son écriture.
Si la France facilitait pour le Japon la création d'une "École japonaise en Europe", elle pourrait attirer tous les jeunes Japonais dont les parents sont établis en pays de langue française mais aussi allemande, anglaise et italienne.
Dans cette école, des professeurs japonais donneraient aux jeunes Japonais une éducation japonaise, mais ces enfants apprendraient tout naturellement le français et dans l'espace d'une décade une classe de Japonais parlant français deviendrait une réalité.
Cette lettre est le déclencheur de la prise de conscience et de la mobilisation de l’Ambassade et des services de l’État.
Les relations étroites et amicales qui existent entre l’Ambassade de France et le Collège de l’Étoile du Matin (Gyosei), prestigieuse institution fondée en 1888 par le missionnaire français Alphonse HENRIQUE et les frères Marianistes, vont permettre une réflexion commune d’où naîtra bientôt le projet de créer, au sein même de l’Institution Gyosei, dans un bâtiment annexe “Fujimi” alors non utilisé, une “Section Franco-Japonaise”, toute première école fondée par la République Française en Extrême-Orient.
François MISSOFFE, homme politique déjà aguerri, est nommé ambassadeur de France au Japon à la place d’Étienne DENNERY à l’été 1964. Père de 8 enfants, il est particulièrement motivé et également bien placé pour obtenir de Paris les appuis nécessaires pour la création du LFJT. Il obtient dès le 22 janvier 1965 l’accord de principe officiel du ministère des Affaires étrangères pour la création du lycée Franco-Japonais.
La congrégation Marianiste offre alors à l’État Français l’usage gratuit d’un terrain contigu à l’École de l’Étoile du Matin sur lequel la France pourra construire un bâtiment destiné à accueillir la “Section Franco-Japonaise du Collège de l’Étoile du Matin”. Les dirigeants de l’Étoile du Matin étaient également tout à fait disposés à faire bénéficier le lycée Franco-Japonais de leurs installations sportives, de leur salle de théâtre, voire de locaux scolaires.
L'essentiel du projet est retenu et les travaux, financés par la France, peuvent démarrer au cours du premier trimestre 1966.
L'idée d’un internat mixte fut abandonnée. Seul subsistera l’internat des garçons pour les enfants âgés de plus de 10 ans. Il est destiné en priorité à ceux dont les parents résident hors du Japon ou dans la province japonaise.
1967年以前:
50年代初頭、日本在住のフランス人駐在員の要望により、サン-ロイック修道女が取り仕切っていた市ヶ谷煉獄援助修道会(現援助修道会)は保育所の開設を決めた。「サン-ルイ教室」と呼ばれたこの施設は、町に教室を借り、10年生(現在のCE1:小学2年生)までの子供たちを預かっていた。
当時は、1000人に満たないフランス人-半数は聖職者であった-が日本に住んでいた。
1954年、フランス教育省のプログラムに則った授業を行う学校として東京フランス学校が設立された(当時の正式名称は「小さなフランス学校」)。
授業は、1952年に創設された東京日仏学院(現アンスティチュ・フランセ東京)内で行われていた。というのも開校当初の数年間、学院には夜間講座しかなかったからである。10人の職員の内4人は聖職者で、学校は主に学費と寄付金で賄われていた。
1964年、おそらく東京オリンピックが一役買ったのであろうが、フランス人が駐在員として日本に押し寄せてきた。このため、相変わらず日仏学院の建物を借りて運営されていた「小さなフランス学校」は膨れ上がり、教室と、とりわけ教員の確保が急務となった。
教室は窮屈な上に、毎日15時には、学院の夜間講座のために授業を終わらせなくてはならなかった。また校庭や給食もなく、生徒たちは毎日弁当を持参する必要があった。教室には学年や年齢の違う子供たちがひしめき、日常的に様々な問題がもちあがっていた。
その一方で、中学3年(4ème)以降は、プログラムの一部の授業しか行われず、通信教育で不足教科を補う必要があった。
「当時バカロレアを受験する生徒は、サイゴンの大学区に所属することになっていました」
エマニュエル・プラットはこう語る。
当時の在京外国人学校は、フランス学校と同程度の数のフランス人生徒たちを受け入れていたが、フランス人駐在員の中には、任期の間子供たちをヨーロッパに残すことを選択し、家族と別れて暮らす者もいた。当時、日本に支店をおくフランス企業は、子供の教育問題を懸念して日本への赴任を断る社員たちを呼び寄せるのに苦労していたのだ。
このような状況をみた当時の帝國酸素(現日本エア・リキード株式会社)代表で、日本のフランスコミュニティの支柱でもあったサン=ルー氏は、1964年12月23日、フランス政府自らが日本にフランス学校を設立するよう、駐日フランス大使宛に嘆願書を送った。そしてこれこそが、仏政府機関と大使館の意識を変え、彼らを動かすきっかけとなったのである。
1888年、フランス人宣教師のアルフォンス・ エンリックとマリア会修道士たちによって設立され、名高い教育機関であった暁星学園は、在日フランス大使館と固い友好関係を結んでいたが、ついにある共通の考えをもつにいたった。それは、当時使われていなかった暁星学園の富士見の分校に、極東初の「日仏科」をフランス政府の手で創るという計画である。
1964年夏、熟練政治家であったフランソワ ・ミソッフが、エチエンヌ ・デネリーの後任として駐日フランス大使に任命された(その後1966年まで在任)。8人の子供の父親であった彼は、リセ・フランセ設立に欠かせない政府の支持を獲得するのにとりわけ意欲的で、また有利な立場にもいた。そして1965年1月22日、リセ・フランコ・ジャポネ創立に対し、フランス外務省の正式な基本合意を取りつけた。
これを受けて、マリア会は、隣接する暁星学園の土地をフランス政府に無償で貸与することを約束、フランスがそこに校舎を建設することによって「暁星学園国際部日仏科」が設置される運びとなった。また暁星学園の経営陣は、彼らのスポーツ施設や、講堂、校舎等をリセが使えるよう喜んで提供した。
プロジェクトの大部分が採用され、フランスの出資による改修工事は1966年の一学期に始まった。
しかしながら男女寄宿舎の計画は断念、結局、10歳以上の子供が対象の男子寮のみ設けることとなった。この寮は、保護者が地方や日本国外に居住している生徒を対象としていた。